Entre censure institutionnelle, contrainte sociale et autocensure, la littérature arabe contemporaine a pu évoluer et acquérir davantage d’autonomie ces dernières années, en particulier grâce aux évolutions technologiques et aux reconfigurations du champ littéraire arabe. Les lignes rouges de la littérature (la religion, la politique et la sexualité) « ont pratiquement volé en éclats » dans la pratique romanesque (F. Mardam-Bey), même si la censure reste active. De nouvelles esthétiques, à la fois engagées et transgressives, ont vu le jour, mettant en scène des corps sexués, violentés, démembrés, comme autant de défis à la censure institutionnelle ou sociale et comme marqueur d’une nouvelle « modernité » (A. Krefa). Elles, bousculent les cadres établis et les sensibilités pour dénoncer les violences sociales et politiques que subissent les individus et témoigner d’aspirations à la justice et à la liberté.